« Les flics, ils ont buté Babacar, mon reuf. Après, ils ont fait la hagra à toute la famille et à toute la cité. Alors c’est pas du juste. C’est pas les droits zhumains, comme elle dit, Aurélie, ma maîtresse du CM2.

Moi, c’est Adama, 10 ans, et, même si je suis trop malin, j’ai pas les réponses à toutes les questions qui me traversent la tête. »

Comment comprendre ce qui est arrivé à Babacar Dyoula ? La famille, les journalistes, et même quelques policiers, enquêtent. Mais la vérité ne progresse qu’avec difficulté, dans une cité qui s’embrase, entre un hangar visité par Adama, une casse automobile louche, une entreprise du bâtiment employant des sans papiers et un camp de Rroms, situé sous les piliers de l’autoroute. L’incompréhension et la colère du petit frère grandissent, tandis que se dissout son enfance, dans le fossé creusé entre l’affichage scolaire d’une République égalitaire et la réalité d’une police qui lui semble protégée, quoi qu’elle fasse.

Dominique Natanson poursuit ses investigations décoloniales, dans la lignée de La cavale de Freddy Mbemba (2019). A travers le « polar décolonial », il décrit un monde inquiet, soumis à la domination sociale, raciale et politique.

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